Promo 1




Nuit noire. Mais alors vraiment noire... sombre... obscure... Enfin pas tant que ça puisque on y voit. En effet, on aperçoit distinctement Jim McKalan arpentant un chemin dans ce qui a tout l'air d'une épaisse forêt. Attendez... des arbres, des feuilles.... ouai c'est bien une forêt. Revenons en à nos moutons même si il est bien connu qu'on trouve d'avantage de moutons dans les prés que en forêt... okay j'arrête....

Jim McKalan est donc au milieu d'un bois semblant se balader le plus naturellement du monde. Tout à coup un mouvement dans les buissons attire son oeil. Il en est convaincu, les branches de cet arbuste mal taillé viennent de remuer !


Jim McKalan : Hého ! Qui va là ?!


Pas de réponse. On peut distinguer le front plissé, le regard vif... Bref le visage soucieux du minuteman. Il se rapproche à pas de loups de la source de ses préoccupations et écarte brusquement d'un bras la végétation, griffant par la même occasion son bras avec l'épineux arbuste et déchirant sa veste ce qui lui arrache un magnifique juron.... Mais McKalan oublie bien vite la douleur en voyant ce qui se trouve devant lui : Le lapin d'Alice aux Pays des Merveilles qui lui brandit sa fidèle montre en l'apostrophant en chantonnant comme à son habitude et laissant Jim pour le moins... Stupéfait.



Le Lapin Blanc : Tu es en retard... en retard... tu es vraiment en retard !

Jim McKalan : De quoi parles tu boule de poil ?

Le Lapin Blanc : Hého ! Je ne te permets pas homo sapiens de mes deux !

Jim McKalan : Change de ton le gremlin.

Le Lapin Blanc : Tu t'es vu avec ta tête de cul en peau de fesses ?!


Jim est interloqué et s'avance en direction de l'animal en froncant les sourcils. Même si Jim fait office de poids plume dans sa nouvelle profession de lutteur, il en reste néanmoins impressionant pour le lapin mais l'arrogante bestiole se contente de dire :


Le Lapin Blanc : Tu es en retard !!!

Jim McKalan : Explique toi bon sang !


La bête du pays des merveilles regarde curieusement sa montre avant de s'exprimer en la tournant face à Jim.


Le Lapin Blanc : Regarde ! Regarde ! Tu es en retard ! A tout point de vue, tu fais une erreur de ta vie ! Plutôt que de te lancer dans un sport où tu n'as aucune chance, viens donc vite m'accompagner boire le thé, le chapelier n'aime pas attendre !


Jim esquisse un petit rictus et se met à genoux afin de se rapprocher de la petitesse de son interlocuteur. Il retire son chapeau et le dépose doucement au sol. Etrangement McKalan, n'est plus menacant, il se voudrait presque rassurant, comme si il s'émouvait du stress de ce lapin hyper actif qui tremble de rester sur place alors qu'il devrait déjà être parti pour rattraper le temps après lequel il court en permanence. Jim prend doucement des mains du lapin blanc sa précieuse montre, la voici la cause de sa gentillesse... une sorte d'émerveillement devant l'objet qui symbolise toute sa vie. Jim montre le cadran au lapin...


Jim McKalan : Tu vois... Elle est arrêtée....


Le Lapin se met à hurler et à griffer Jim pour recupérer sa montre en voyant que l'humain s'apprête à l'ouvrir ! Exaspéré mais sans méchanteté, le minuteman repousse l'animal d'un coup de pied et finit de mettre à nu le mécanisme. Il se met aussitôt à genoux et commence à trifouiller à l'aide d'un outil de base sorti de sa poche et dont il ne se sépare jamais. La créature pleure à côté de lui mais ne tente plus de l'attaquer, le mal étant déjà fait. McKalan sort sa propre montre de gousset (autre objet qu'il ne quitte pas) et entreprend de rêgler l'horloge du rongeur à partir de la sienne. Il termine et la rend à l'animal...


Jim McKalan : Et voilà. C'est fini... là... Decrispe toi, elle était simplement en panne mais la voici comme neuve. C'est une belle pièce prends en soin !


Le Lapin Blanc regarde sa montre avec des yeux larmoyants... mais cette fois ci de gaieté.


Le Lapin Blanc : Mais alors tu n'es pas en retard ! Tout va bien, tu n'es pas trop vieux pour faire ce métier, tu n'es pas en retard pour te faire ta place à la WWA, tu n'es pas dépassé par la technique des jeunes lutteurs, ni par leur force, ni par leur sournoiserie...

Jim McKalan : Loin s'en faut mon gars, je suis au contraire tout à fait prêt. Me voici arrivé à maturité pleine et entière et du haut de ses 42 ans, mon corps est une locomotive lancée à pleine vapeur. Ma technique quand à elle est arrivée à son paroxysme, je ne pouvais être mieux préparé. Je n''ai rien à envier aux générations déjà présentes à la WWA, je n'ai pas de raison de craindre le fait que je n'arrive que après 40 autres techniciens du ring. Je sais que ma préparation est sans faille et j'aurai ma place comme le moindre ressort trouve la sienne dans l'engrenage si parfait de ta montre. Quand à redouter leurs filouteries, bassesses ou autres surprises, j'ai travaillé pour un démon sur la terre, je crois que rien ne pourrait venir entâmer ma volonté et ma force d'esprit après ça. Assurément non ! Je suis on ne peut plus à l'heure... Et bientôt c'est tout le roster de la meilleure fédération au monde qui devra se rêgler à mon fuseau horaire. C'est mon espoir, c'est désormais mon métier et je le ferai tout aussi bien que du temps où celui ci consistait à triturer des roues dentées et des quartz toute la journée. La patience, la rigueur et la précision sont les trois notions que j'apporterai avec moi au show qui m'acceuillera... Le temps est venu.


Le Lapin Blanc regarde de nouveau sa montre....


Le Lapin Blanc : Mais c'est formidable ! Je ne suis pas en retard ! Merci mon bon monsieur merci !


La bestiole entoure la jambe de Jim dans un élan de tendresse ce qui a pour effet de faire grimacer de dégout McKalan. Donnant une légère impulsion dans sa jambe, il en décroche le rongueur et lui fait comprendre qu'il est temps de partir même si désormais il peut profiter de la vie. Le lapin s'en va bienheureux et soigné de sa maladie qui le suit depuis le jour où Lewis Carroll de son surnom avait couché sur le papier l'histoire d'une petite fille suivant un rongeur aux longues oreilles pour échapper à son quotidien monotone... C'était bien dans ce genre d'allégorie que se retrouvait Jim, lui qui avait quitté sa vie calme d'horloger pour devenir un high flyer qui ferait ses premiers pas sur l'un des meilleures scènes internationale. Son terrier, c'était assurément la WWA... un pays des merveilles dont il lui restait bien des curiosités à découvrir.

Quittant cette pensée amusante, The Minuteman se pencha pour ramasser et remettre sur sa tête son précieux chapeau... Et alors qu'il s'éloignait au loin entre les arbres, le spectateur de cette première promo acidulée pû découvrir que à la place du chapeau melon habituel, Jim s'éloignait avec un haut de forme caractéristique, le chapelier s'en allant prendre son thé chez les fous.....